Choke, par Palahniuk
Cela commence ainsi :

Si vous avez l’intention de lire ceci, n’en faites rien, ne vous donnez pas cette peine. Au bout de quelques pages, vous n’aurez plus aucune envie de vous trouvez là où vous serez. Alors oubliez. Allez vous en, tant que vous êtes encore intact, en un seul morceau. Soyez votre propre sauveur. Il doit bien y avoir mieux à la télévision. Ou alors dans la mesure où vous disposez de tellement de temps libre, vous pourriez peut-être prendre des cours du soir. Devenir médecin. Vous pourriez faire quelque chose de votre vie. Vous offrir une sortie, aller au restaurant. Vous teindre les cheveux.Vous ne rajeunissez pas. Au départ, vous allez faire la gueule devant ce qui se passe ici. Ensuite, ça ne fait qu’empirer. Ce à quoi vous avez droit, ici, c’est à une histoire stupide à propos d’un petit garçon stupide. Une histoire vraie de la vraie vie concernant des individus que jamais vous ne voudriez rencontrer.

Le nihilisme de Palahniuk n'est pas décourageant, au contraire le pessimisme et le désenchantement moral de ses personnages s'avèrent plutôt amusants. Les idées et les trouvailles se ramassent à la pelle, et il est très difficile de relâcher ce bouquin qui a le gout des marges, et des personnages fêlés. Les descriptions sont osées, et c’est tant mieux qu'il s’agisse des obsessions de Victor, le héros sexoolique dont le travail dans un musée vivant, les anecdotes et les réflexions sont parfois à se tordre de rire.

Génial n'est pas le mot juste, mais c'est le premier mot qui vient à l'esprit.