Je m'attarde - Mot-clé - Country le temps d'un souffle<br />2024-03-25T15:05:00+01:00Gilles P.urn:md5:53884a1dc0a56fcabb5795c6d1504dfbDotclearThunder 'n Lightnin', de Hoyt Axton (1963)urn:md5:683bc409ce2713a031ac15ac1d3542162024-03-19T12:03:00+01:002024-03-19T12:03:00+01:00RenaudMusique1960sBluesCountryFolk <a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/MUSIQUE/2024/hoyt_axton/thunder_n_lightnin.png" title="thunder_n_lightnin.png, févr. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/MUSIQUE/2024/hoyt_axton/.thunder_n_lightnin_m.png" alt="thunder_n_lightnin.png, févr. 2024" class="media-center" /></a>
<p>Et donc j'apprends que <strong>Hoyt Axton </strong>n'était pas que le père du héros dans <ins>Gremlins</ins> de <strong>Joe Dante</strong>... mais également un grand chanteur de Folk / Blues / Country. Ce premier album du début des années 60 avance avec une assurance folle, et il y a de quoi : bon sang quel coffre ! Une voix qui claque comme un coup de tonnerre mais qui ne s'interdit pas quelques détours par des ballades bluesy très agréables, <strong>Axton </strong>seul accompagné d'une simple guitare. Des influences très bien digérées d'ailleurs, notamment du côté de textes Gospel et du Blues (<strong>Bo Diddley </strong>en tête) dont il conserve souvent l'habillage minimaliste batterie / guitare. Des reprises très correctes, le classique Midnight Special ou encore un final sur House Of The Rising Sun, mais surtout un album qui amorce son entrée avec un morceau Thunder 'n Lightnin' qui porte un gros coup de massue, un coup qui assomme et oblige à tout arrêter pour écouter la demi-heure restante de l'album sans broncher.</p>
<p>Extrait de l'album : Thunder 'n Lightnin.</p>
<div id="centrage">.<iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/i69oPEy5v7Y" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>.</div>
<p>À écouter également : <a href="https://www.youtube.com/watch?v=5pH8oNTdjrU">Grizzly Bear</a>, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=LdaB0_NzVb4">This Little Light</a>, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=a_QHMU0HS-8">Daddy Walked In Darkness</a>, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=LbCT6lZWd3g">House Of The Rising Sun</a>, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=N7EOurAbQBw">Midnight Special</a>.</p>
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/MUSIQUE/2024/hoyt_axton/hoyt_axton.jpg" title="hoyt_axton.jpg, févr. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/MUSIQUE/2024/hoyt_axton/.hoyt_axton_m.jpg" alt="hoyt_axton.jpg, févr. 2024" class="media-center" /></a>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Thunder-n-Lightnin-de-Hoyt-Axton1963#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1361No Direction Home: Bob Dylan, de Martin Scorsese (2005)urn:md5:4bd42564c4f5ff5270e28cdcaa2ba6fe2024-03-05T11:38:00+01:002024-03-05T11:38:00+01:00RenaudCinémaBob DylanCountryDocumentaireEtats-UnisFolkHank WilliamsJoan BaezJohnny CashMartin ScorseseMuddy WatersNew YorkRockThe AnimalsWoody Guthrie <a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/no_direction_home_bob_dylan/no_direction_home_bob_dylan.jpg" title="no_direction_home_bob_dylan.jpg, févr. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/no_direction_home_bob_dylan/.no_direction_home_bob_dylan_m.jpg" alt="no_direction_home_bob_dylan.jpg, févr. 2024" class="media-center" /></a>
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>"Hey man... I don't mind being shot, I just don't dig being told about it."</strong></ins></span>
</div>
<p>La plus-value est rare je trouve au sein des documentaires consacrés à des grandes figures connues de l'histoire musicale, ces derniers se transformant souvent en panégyriques consensuels ne faisant pas mieux qu'une synthèse imagée de la page Wikipédia correspondante. En toute sincérité je pensais que ce serait le cas pour <strong>Martin Scorsese </strong>avec <ins>No Direction Home: Bob Dylan</ins>, dans lequel il a officié pas vraiment en tant que réalisateur mais plutôt en tant que monteur, puisque il a repris un projet et des enregistrements de concerts ou d'entretiens d'époque et plus contemporains. C'est donc contre mes préjugés que ces 3h30 ont développé un portrait très intéressant et sincère consacré à une partie spécifique de la carrière de <strong>Dylan</strong>, sa transition Folk → Rock, de ses débuts en 1961 jusqu'à l'accident de moto (c'est en tous cas l'argument officiel) de 1966 qui mit un coup d'arrêt à ses tournées pendant 8 ans.</p>
<p>Un docu au long cours qui prend le temps de déployer une certaine richesse d'interviews, globalement chronologiques hormis peut-être quelques interruptions épisodiques au travers d'un échange plus récent (datant probablement du début des années 2000) dont des extraits sont régulièrement disséminés. Ce qui structure la partie "historique", c'est très clairement la grande transition de <strong>Dylan </strong>de la Folk un peu traditionnelle, type protest song, vers les sonorités plus électriques du Rock qui ont rendu fou une bonne partie de ses fans à l'époque — et qui dans le même temps lui ont permis d'atteindre un public qu'il n'aurait jamais pu atteindre autrement. On peut grossièrement placer cette charnière au niveau d'un album, le mythique <ins>Highway 61 Revisited</ins>, et le film donne à voir des images d'archive très à propos de la période, montrant <strong>Dylan </strong>sifflé et hué en concert, avec nombre de spectateurs mécontents qui râlent méchamment et ragent en quittant le concert. C'est assez drôle avec le recul.</p>
<p>La partie la plus académique porte sur l'élaboration de la généalogie de la musique du chanteur originaire du Minnesota qui a migré vers New York, à Greenwich Village, pour rencontrer son idole, <strong>Woody Guthrie</strong>, suivre ses ambitions musicales et lancer sa carrière. On égraine des grands noms de la Country et de la Folk qui l'ont influencé, <strong>Hank Williams</strong>, <strong>Joan Baez</strong>, <strong>Muddy Waters </strong>aussi pour des ascendances plus Blues, et une belle pelletée de références plus confidentielles qui donnent envie de plonger dedans, <strong>Johnnie Ray</strong>, <strong>Webb Pierce</strong>, <strong>Peter Lafarge</strong>, ou encore cette <strong>Odetta </strong>particulièrement attirante dans un registre plus Rhythm and Blues. L'histoire des reprises de certaines chansons est assez marrante, comme par exemple le cas de "House of the Rising Sun" dont la célèbre version enregistrée par <strong>The Animals </strong>a longtemps été considérée comme l'originale. L'amitié esquissée avec <strong>Johnny Cash</strong>, aussi, vaut le détour, au même titre que le lien avec <strong>Joan Baez</strong>. Un portrait en tous cas extrêmement nuancé, garni de très nombreux témoignages et montrant des facettes largement antipathiques (son comportement en interview, face à des questions connes de journalistes, est à la fois franchement réjouissant mais aussi déconcertant) et un début de transformation physique et mentale au milieu des années 1960.</p>
<div id="centrage">
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/no_direction_home_bob_dylan/img1.png" title="img1.png, févr. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/no_direction_home_bob_dylan/.img1_m.png" alt="img1.png, févr. 2024" /></a>
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/no_direction_home_bob_dylan/img2.png" title="img2.png, févr. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/no_direction_home_bob_dylan/.img2_m.png" alt="img2.png, févr. 2024" /></a>
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<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/no_direction_home_bob_dylan/img5.png" title="img5.png, févr. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/no_direction_home_bob_dylan/.img5_m.png" alt="img5.png, févr. 2024" /></a>
<a href="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/no_direction_home_bob_dylan/img6.png" title="img6.png, févr. 2024"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/2024/no_direction_home_bob_dylan/.img6_m.png" alt="img6.png, févr. 2024" /></a>
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/No-Direction-Home-Bob-Dylan-de-Martin-Scorsese-2005#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1360Esqueletos, de Tarantella (2005)urn:md5:54a0dd1e77d56dd2e2452da7dad8b54c2022-12-04T00:22:00+01:002022-12-04T00:22:00+01:00RenaudMusique2000sCountryGothic RockGothiqueKal Cahoone <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/MUSIQUE/tarantella/.esqueletos_m.jpg" alt="esqueletos.jpg, déc. 2022" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p>Plongée très immersive dans l'univers de la Gothic Country — mais en réalité avec aussi des bouts de Dark Cabaret (style <strong>Tom Waits</strong> période <ins>Orphans: Brawlers, Bawlers & Bastards</ins>) et de Western Spaghetti (notamment à travers ces sons de guitare délicieux sur certains morceaux, que je préfère aux violons). La voix de <strong>Kal Cahoone</strong> est toujours aussi appréciable, je garde toujours en tête l'émouvant <em>Lily Pool</em> sur l'album de <strong>Lilium</strong> <ins>Felt</ins>. Une ambiance comparable à celle de <strong>16 Horsepower</strong>, mais sans la voix de <strong>David Eugene Edwards </strong>et sans l'accompagnement de <strong>Pascal Humbert</strong>. Sa voix me fait parfois penser à celle de <strong>Siouxsie Sioux</strong>.</p>
<p>Extrait de l'album : A Chi Sa Dove Sara.</p>
<div id="centrage"> <iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/l5iPjgQ-YDg" frameborder="0" allowfullscreen></iframe> </div>
<p>À écouter également : <a href="https://www.youtube.com/watch?v=EppJY6-fO38">Dame Fuego</a> et <a href="https://www.youtube.com/watch?v=mMtrxjAbnXo">Esqueletos</a>.</p>
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/MUSIQUE/tarantella/.tarantella_m.jpg" alt="tarantella.jpg, déc. 2022" style="margin: 0 auto; display: block;" />https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Esqueletos-de-Tarantella-2005#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1103This Film Should not Exist, de Gisella Albertini, Massimo Scocca et Nicolas Drolc (2020)urn:md5:73669ead2fb2966c9038990ba41a439e2020-09-27T17:20:00+02:002020-09-27T16:22:10+02:00RenaudCinémaCountryDocumentaireEcosseGaragePunkWilliam Burroughs <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/this_film_should_not_exist/.this_film_should_not_exist_m.jpg" alt="this_film_should_not_exist.jpg, sept. 2020" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>"Thank you god for making me an angel."<br /></strong></ins></span></div>
<p>Voilà un doc que presque personne ne verra, et parmi ces quelques personnes, dont presque personne ne saisira l'intérêt. Loin des panégyriques musicaux de facture classique, le trio italo-français à l'origine de cette excavation s'est mis en tête d'exploiter des images tournées au milieu des années 90, lors d'une tournée européenne d'un groupe écossais obscur qui vagabondait alors aux côtés de <strong>The Oblivians</strong>. C'est aussi et surtout le portrait du leader <strong>Ben Wallers</strong>, au comportement très particulier, et aux textes qui ne le sont pas moins. Mais quand on connaît les <strong>Country Teasers</strong>, c'est très sympa au moins dans un premier temps.</p>
<p>La première moitié du docu est excellente, dans le registre (qui ne plairait pas à 0,01% des gens, rappelons-le), concentrée sur des images de super 8 un peu dégueulasses dans des caves et autres salles de concert crasseuses de Punk et Garage Rock. L'illustration de ce qu'en disait The New York Press à l'époque : "Les Country Teasers sont meilleurs en art que Sonic Youth, et meilleurs en picole que les Pogues – et ils n’ont pas besoin de l’art ou de l’alcool pour se comporter en salopards provocants". Une réputation sulfureuse, liée non seulement aux concerts scabreux et sulfureux, mais aussi, principalement, au chant de <strong>Ben Wallers</strong>, à ses paroles, son ironie, sa satire permanente qui malmène beaucoup de tabous avec un ton irrévérencieux très singulier. Il n'y va pas par quatre chemins dans la provocation sur le thème du sexisme, du racisme, et d'autres formes de violence. Le tout en criant "thank you god for making me an angel"... On est vraiment dans le style de <strong>Mark E. Smith</strong>, de <strong>The Fall</strong>. Un fan de <strong>Butthole Surfers </strong>et <strong>William Burroughs</strong>. L'image du leader, avec son chapeau, ses grosses lunettes, et ce corps frêle en costume, restera bien ancré en mémoire. Autant que la musique du groupe, iconoclaste, dissonante. Échanges intéressant avec <strong>Tim Warren</strong>, le père du label Crypt Records.</p>
<p>La seconde partie, concentré sur l'époque contemporaine, avec le vieux <strong>Ben Wallers</strong> et ses élucubrations solo, ou son ami du groupe gallois <strong>Datblygu</strong>, est beaucoup moins intéressante. Longuette même.</p>
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/this_film_should_not_exist/.country_teasers_m.jpg" alt="country_teasers.jpg, sept. 2020" style="margin: 0 auto; display: block;" />https://www.je-mattarde.com/index.php?post/This-Film-Should-not-Exist-de-Gisella-Albertini-Massimo-Scocca-et-Nicolas-Drolc-2020#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/834Imaginary Appalachia, de Colter Wall (2015)urn:md5:b316f8b19e35b589661353868ec66c6c2017-06-25T16:26:00+02:002017-06-25T16:26:00+02:00RenaudMusique2010sBluesCountryFolk <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/MUSIQUE/colter_wall/.Imaginary_Appalachia_m.jpg" alt="Imaginary_Appalachia.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="Imaginary_Appalachia.jpg, juin 2017" /><p><strong>Colter Wall</strong>, c'est avant tout une voix terriblement envoûtante. <ins>Imaginary Appalachia</ins> commence comme du <strong>Nick Drake</strong> et ça se termine en un puissance mélange de Folk, Country et Blues. Une voix qui s'impose naturellement, et un EP comme une pépite brute qui accroche plus que l'album de 2017 portant sobrement son nom.</p><div id="centrage"> <iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/sI839zz3L8U" frameborder="0" allowfullscreen></iframe> </div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Imaginary-Appalachia-de-Colter-Wall-2015#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/419Black And White, de Tony Joe White (1969)urn:md5:33a0913a51a507bb8aff56c41a3db7292017-06-16T14:31:00+02:002017-06-16T14:31:00+02:00RenaudMusique1960s1970sCountryLouisianeRockSwamp Rock <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/MUSIQUE/tony_joe_white/.black_and_white_m.jpg" alt="black_and_white.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="black_and_white.jpg, juin 2017" /><p>Swamp / Country Rock plutôt sympa, comme un <strong>Kris Kristofferson</strong> avec quelques gènes d'<strong>Elvis</strong> qui aurait grandi dans les bayous de Louisiane. J'aime beaucoup sa voix grave de baryton, son utilisation de la Wah Wah, et même les ballades bluesy du début d'album me conviennent bien. L'inspiration vient clairement des chanteurs de Rhythm And Blues des décennies passées, mais il y ajoute sa touche personnelle pour en faire quelque chose de vraiment original. La première moitié de l'album est top, la seconde beaucoup moins (un peu trop pop rock et lisse pour moi). Il est commun d'aduler <strong>Elvis Presley</strong> mais <strong>Tony Joe White</strong> reste désespérément et infiniment moins bien connu...</p>
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/MUSIQUE/tony_joe_white/.tony_m.jpg" alt="tony.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="tony.jpg, juin 2017" />
<div id="centrage"> <iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/fywLRH0cYPA" frameborder="0" allowfullscreen></iframe> </div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Black-And-White-de-Tony-Joe-White-1969#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/417Nashville, de Robert Altman (1975)urn:md5:6eb707bfd3022bd447ab385b6df629892016-11-09T18:54:00+01:002016-11-09T19:21:06+01:00RenaudCinémaCountryEtats-UnisFilm choralRobert Altman <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/nashville/.nashville_m.jpg" alt="nashville.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="nashville.jpg, nov. 2016" />
<div id="centrage"><p><span style="font-size: 18pt;"> <ins><strong>"You may say that I ain't free, but it don't worry me"<br /></strong></ins></span></p>
</div>
<p>En regardant <ins>Nashville</ins>, une constatation s'impose, relevant presque de l'évidence : <strong>Robert Altman </strong>est le maître du film choral et il serait bien difficile de citer une seule autre personne qui lui arriverait à la cheville. Peut-être le réalisateur de <ins>Short Cuts</ins>... A-t-on déjà vu ailleurs une telle maîtrise du récit fragmenté, dressant le portrait d'un pays à une époque donnée à travers les portraits d'une vingtaine de personnages "principaux" ? Ils sont à peine esquissés (150/24=6 minutes par personnage en moyenne), de manière équitable au cours des 2h30 du film, et pourtant, ils sont extrêmement consistants. La reporter (supposée) pour BBC qui se prend pour une sociologue racontant l'histoire des États-Unis au milieu d'une décharge, l'étoile de la musique country sur le déclin qui ne parvient pas à ne pas raconter sa vie lors d'un concert, et beaucoup d'autres sont autant de portraits assez inoubliables.</p>
<p>Il y a deux faces à <ins>Nashville</ins> : un côté cynique, misanthrope et distant, et un autre humaniste, tendre et affectueux. Les deux se font sans cesse écho et se désamorcent mutuellement. Cette œuvre bouillonnante caractérise assez bien l'image que je me fais d'<strong>Altman</strong>, frondeur, contestataire, marginal, et parfois grinçant, mais très souvent bienveillant. L'utilisation de la musique country, au centre du film et à ce titre parfois un peu lassante (il doit bien y avoir une heure de chansons), est un levier de choix pour à la fois décrire une société et brasser les thèmes politiques et sociaux propres aux années 70 aux États-Unis. C'est une sorte de <ins>Woodstock</ins> (le film de 1990 signé <strong>Michael Wadleigh</strong>, cf. <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Woodstock-de-Michael-Wadleigh-1970">ce billet</a>) revisité, préfigurant sous certains aspects l'assassinat de <strong>John Lennon </strong>5 ans plus tard. À travers les paroles des chansons et de leurs interprètes, le portrait se fait parfois particulièrement cinglant : on peut y voir une horde d'artistes arrivistes avant tout, agrippés à leur petite branche de succès ou tentant vainement et vilement d'atteindre leur quart d'heure de célébrité. La scène finale est à ce titre plutôt marquante dans l'étalage d'opportunisme chevillé au corps dont fait preuve la chanteuse, une amatrice qui n'aurait jamais espéré une telle tournure avantageuse (pour elle, car on parle d'un meurtre) des événements. La petite musique politique en fond, à travers la voiture d'un candidat local à l'élection présidentielle (c'est le Trump de 1975 en quelque sorte) déblatérant un discours de campagne en boucle via un haut-parleur, ajoute une dimension encore un peu plus corrosive à la satire.</p>
<p>Le croisement entre les deux communautés, country et politique, forme un portrait aussi détonnant qu'éclaté de l'Amérique par petits coups de pinceau, portrait au sein duquel chaque saillie sarcastique comporte sa petite touche de tendresse. La société américaine de 1975 apparaît ainsi comme une pyramide brinquebalante d'individualités instables et névrotiques, un puzzle insoluble qui s'assemblerait comme par magie. On serait tenté de restreindre notre regard à cet aspect très dur, à cette vision très pessimiste d'un pays, mais <strong>Robert Altman </strong>conserve une part non-négligeable de son film aux laissés-pour-compte en tous genres. Il filme les perdants avec une sympathie évidente, entre deux moments de pure causticité qui ne sombre jamais dans l'amertume totale. L'utilisation des stéréotypes est faite à bon escient et ne fait que contribuer au tableau hautement subversif de sa patrie, en déboulonnant quelques mythes épars : la société du spectacle, la folie médiatique et autres instruments politiques, et bien évidemment l'american way of life dans sa plus pure tradition. Au final, <ins>Nashville</ins> brasse les tons autant que les registres, en sautant de la satire politique et sociale à la comédie musicale mélodramatique sans discontinuer, et parvient à capturer sous forme d'instantané l'essence d'une époque et d'une société en pleine crise identitaire.</p>
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/nashville/chanteuse.jpg" alt="chanteuse.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="chanteuse.jpg, nov. 2016" />https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Nashville-de-Robert-Altman-1975#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/366