Je m'attarde - Mot-clé - George Kennedy le temps d'un souffle<br />2024-03-25T15:05:00+01:00Gilles P.urn:md5:53884a1dc0a56fcabb5795c6d1504dfbDotclearLes Quatre Fils de Katie Elder, de Henry Hathaway (1965)urn:md5:8166cdea42d932ead5c5d681e3e877ea2018-03-21T20:29:00+01:002018-03-21T20:37:32+01:00RenaudCinémaDean MartinDennis HopperFratrieGeorge KennedyHenry HathawayJohn WayneWestern <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/quatre_fils_de_katie_elder/.quatre_fils_de_katie_elder_m.jpg" alt="quatre_fils_de_katie_elder.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="quatre_fils_de_katie_elder.jpg, mar. 2018" /><div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>"We can be famous, like the Dalton Brothers! — They're famous... but they're just a little bit dead. They were hung!"</strong></ins></span>
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<p>La structure narrative correspond "presque" à celle de <ins>The man who shot Liberty Valance</ins> : c'est en se rendant à un enterrement de leur mère que trois (voire quatre) frères commenceront à en savoir un peu plus sur son histoire. Point de flashback ici, tout s'écrit au présent, à mesure que la fratrie progresse dans la brume des incertitudes : avec l'arrivée du grand frère incarné par <strong>John Wayne</strong>, tout s'éclaircit progressivement avec l'aide de la poudre. C'est un drôle de western que <strong>Hathaway </strong>tourna l'année après <ins>Le Plus Grand Cirque du monde</ins> : j'aurais parié sur quelque chose de beaucoup plus original, beaucoup plus "fin d'une ère". Mais six ans après <ins>Rio Bravo</ins>, qui voyait déjà réunis <strong>Wayne </strong>et <strong>Dean Martin</strong> dans un rôle de marginal, il y avait encore de la place pour les archétypes du western, semble-t-il.</p>
<p><strong>Wayne </strong>écrase globalement toute la concurrence, au sens propre comme au sens figuré : on a bien sûr droit aux bastons cordiales entre frangins, et aux bastons plus engagées avec les sales types du coin. Des répliques cinglantes, aussi, quand un de ses frères l'interpelle : "<em>We can be famous, like the Dalton Brothers! — They're famous... but they're just a little bit dead. They were hung!</em>". L'histoire tente tant bien que mal de dissimuler son manichéisme, et elle y parvient parfois (notamment à travers le portrait du Duke himself), mais on ne peut pas dire qu'il s'agisse là d'un modèle de nuance. Le méchant est clairement identifié dès le début, sans qu'aucun doute ne soit permis. Ce qui est plus progressif, c'est la découverte de la vérité qui entoure la mort de leur père, dans des conditions vraisemblablement troubles, et la vie de leur mère avant qu'elle ne meure, beaucoup moins idyllique que les frangins ne le pensaient, avec la figure récurrente du rocking chair comme objet commémoratif.</p>
<p>Dommage que tout cela s'enfonce dans le magma classique du genre, pétri d'honneur, de vengeance et de rédemption, la sainte trinité du western classique. C'est la célébration des valeurs familiales, même si on peut noter une certaine diversité dans le carcan initial, entre le grand frère grand baroudeur, le jeune promis à des études vectrices d'ascension sociale, et un autre vaguement hors-la-loi. Autant dire que mis à part <strong>Wayne </strong>et <strong>Martin</strong>, le reste de la fratrie n'a que très peu de place pour exister et faire exister sa mauvaise réputation. Quelques seconds rôles rehaussent l'intérêt de manière épisodique, entre le fils lâche du notaire interprété par <strong>Dennis Hopper </strong>et un tueur à gage sous les traits de <strong>George Kennedy </strong>(qui se prendra une correction monumentale à base de coup de batte dans les dents). Entre une scène d'attaque sur (et sous) un pont bien menée et un grand frère ressemblant plutôt à un grand père (<strong>John Wayne</strong> avait presque 60 ans), on ne s'ennuie pas vraiment au milieu d'une trame pourtant très classique.</p>
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/quatre_fils_de_katie_elder/.freres_m.png" alt="freres.png" style="margin: 0 auto; display: block;" title="freres.png, mar. 2018" />https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Quatre-fils-de-Katie-Elder-de-Henry-Hathaway-1965#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/499Les Douze Salopards, de Robert Aldrich (1967)urn:md5:1087691fd023255f4dc8c9947fa7bd6a2018-02-11T14:57:00+01:002018-02-11T15:11:51+01:00RenaudCinémaCharles BronsonDonald SutherlandErnest BorgnineGeorge KennedyGuerreJohn CassavetesLee MarvinRobert AldrichSeconde Guerre mondiale <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/douze_salopards/.douze_salopards_m.jpg" alt="douze_salopards.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="douze_salopards.jpg, fév. 2018" /><div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Douze hommes en colère</strong></ins></span>
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<p>Je ne connais pas bien <strong>Robert Aldrich</strong> et <ins>Les Douze Salopards</ins> m'en dresse un portrait (partiel) assez clair : le genre à ne pas faire dans la dentelle et à asséner son coup avec une frontalité tout à fait assumée. Il y a de l'exagération dans la description de quasiment tous les personnages mais, étonnamment, ce trop-plein de verve ne vire pas pour autant à la caricature, chose qu'on attendait presque dans le registre du film de guerre. Mieux, <strong>Aldrich </strong>fait preuve d'un certain anti-manichéisme tout à fait surprenant, en manipulant avec plus de soin que prévu des situations ambigües et des intentions on ne peut plus troubles. Que ce soit chez les douze du titre ou chez leurs généraux, il est bien difficile de deviner la trajectoire qu'ils vont suivre, qui va se révéler complétement fou, qui va rester intègre, qui va tenter de se rebeller, qui va faire semblant de ne rien voir, etc. C'est un film bien étrange ce point de vue-là.</p>
<p>On est tellement loin du film d'opération commando américain classique... Exit les nobles protagonistes et les valeureux soldats prêts à se sacrifier pour la cause de la nation, place à la raclure qui peuple les prisons militaires. C'est un début qui bouscule vigoureusement tous les repères qu'on peut avoir en la matière. Le ton est dès le début très amer, en filmant de manière extrêmement froide l'exécution d'un détenu par pendaison, et le film poursuivra sa route en direction d'un discours anti-belliciste totalement désabusé, très loin de quelque forme d'héroïsme que ce soit, flirtant même avec un nihilisme brutal par moments (bien au-delà de <ins>La Colline des hommes perdus</ins> de <strong>Sidney Lumet</strong>, cf. <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Colline-des-Hommes-Perdus%2C-de-Sidney-Lumet-%281965%29">ce billet</a>). La galerie de têtes connues (<strong>Lee Marvin</strong>, <strong>Ernest Borgnine</strong>, <strong>Charles Bronson</strong>, <strong>John Cassavetes</strong>, <strong>Donald Sutherland </strong>[dans un rôle de fou qui préfigurera celui dans <ins>De l'or pour les braves</ins>, <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/De-l-or-pour-les-braves-de-Brian-G-Hutton-1970">chroniqué ici</a>, trois ans plus tard], <strong>George Kennedy</strong>, etc.) ne change rien à cette brutalité, en dépit des nombreuses séquences comiques et presque bon enfant qui ponctuent régulièrement le récit.</p>
<p>Voir ce film après le <ins>Inglourious Basterds</ins> de <strong>Tarantino </strong>permet de discerner deux démarches radicalement différentes, tant la bande d'assassins et autres condamnés ne trouve d'égal ici que dans la figure des généraux haut placés, d'un cynisme effrayant. Personne n'endosse les habits du héros, à aucun moment la Seconde Guerre mondiale ne ressemble à un événement "cool". Malgré la démesure du projet, à savoir faire exploser un château avec un joli gratin de dirigeants nazis à l'intérieur avant le Débarquement, jamais l'entreprise ne paraît judicieuse, méritée ou héroïque. La dernière partie est à ce titre d'une rare violence, une immense boucherie dans les deux camps, tellement vaine, malmenant les archétypes hollywoodiens dans la lutte contre la nazisme. On finit par se demander qui sont les plus fous ou les plus cruels, lorsque le commando jette des litres d'essence et des dizaines de grenades dans les sous-sols, à travers les conduits d'aération, où se sont réfugiés les Allemands du château, avec femmes et enfants ostensiblement montrés. C'est une mise à mort longue, lente, compliquée, semée d'embûches, le point d'orgue d'un massacre difficilement acceptable.</p>
<div id="centrage"><img src="http://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/douze_salopards/.lee_marvin_m.jpg" alt="lee_marvin.jpg" title="lee_marvin.jpg, fév. 2018" /><br />
<img src="http://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/douze_salopards/.salopards_m.jpg" alt="salopards.jpg" title="salopards.jpg, fév. 2018" /> <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/douze_salopards/.marvin_bronson_m.jpg" alt="marvin_bronson.jpg" title="marvin_bronson.jpg, fév. 2018" />
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Douze-Salopards-de-Robert-Aldrich-1967#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/488