Je m'attarde - Mot-clé - Lillian Gish le temps d'un souffle<br />2024-03-29T08:45:23+01:00Gilles P.urn:md5:53884a1dc0a56fcabb5795c6d1504dfbDotclearOrdre de tuer, de Anthony Asquith (1958)urn:md5:93f4f89b4619356e22a3c1bbe74e549a2023-04-25T09:47:00+02:002023-04-25T08:50:59+02:00RenaudCinémaAgent doubleAnthony AsquithCulpabilitéDouteEspionnageFranceGuerreLillian GishRoyaume-UniRésistanceSeconde Guerre mondiale <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/ordre_de_tuer/.ordre_de_tuer_m.jpg" alt="ordre_de_tuer.jpg, mars 2023" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>"It's not your business to sit in judgement - it's your business to kill."</strong></ins></span>
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<p>De la part d'<strong>Anthony Asquith </strong>on s'attend forcément à quelque chose de raffiné, le côté british distingué début de siècle dernier, si l'on garde en tête des films comme <ins>L'Ombre d'un homme</ins>, <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Le-Chemin-des-etoiles-de-Anthony-Asquith-1945"><ins>Le Chemin des étoiles</ins></a>, ou encore <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Winslow-contre-le-roi-de-Anthony-Asquith-1948"><ins>Winslow contre le roi</ins></a> et en un sens, malgré ses différences notables de genre, <ins>Orders to Kill</ins> s'insère assez naturellement dans cette veine. Il y a un soin remarquable porté à la description des différents temps de cette mission, pendant la Seconde Guerre mondiale, visant à éliminer un agent double infiltré dans les rangs de la résistance française. L'opération doit être menée par un jeune pilote de bombardier américain, après un passage du côté du Royaume-Uni, et se décompose entre trois grandes parties : la formation, la mission à proprement parler, et un dernier chapitre succinct concernant les conséquences.</p>
<p>Il y a beaucoup de choses surprenantes dans ce film aux contours assez insaisissables : il s'agit autant d'un film (en temps) de guerre qu'un thriller d'infiltration, il avance d'abord comme un film d'espionnage mais la tonalité générale ne correspond absolument pas à cette case, et il revêt dans sa seconde moitié une dimension beaucoup plus psychologique et morale en s'attachant au ressenti du protagoniste, en examinant ses sentiments de doute et de culpabilité. On peut également y voir une critique assez franche, en 1958, du principe même de guerre à travers ses victimes collatérales, comme en témoigne un long monologue de la part d'une femme occupant un rôle central au moment où le héros remet en question la légitimité de sa mission : "Murder? But this is war, war. And in a war the innocent and the guilty get killed together. When you were ordered to drop bombs over France, did you refuse because you might have killed innocent Frenchmen. Or women? Or children like yourself? Or cats? Or are you such a marksman that you can press a button and drop a bomb that will only kill Germans and collaborators? You didn't go whining back to your superior officers saying I couldn't do it, there might have been a man in the marshalling yard who loved his mother."</p>
<p>Petit aparté au sujet d'un drôle de choix de montage : on relève la présence de <strong>Lillian Gish </strong>dans le rôle de la mère, apparaissant seulement quelques secondes dans un flashback situé en introduction.</p>
<p>On peut regretter la légèreté avec laquelle est traitée toute la première longue phase de formation, tant on a parfois l'impression d'être dans un camp de vacances de scouts. Le scénario justifie assez rapidement le fait que la recrue n'est pas un tueur professionnel, mais quand même, pour assassiner un leader de la résistance qui serait un traître parfaitement infiltré, on a du mal avec les prémices du film qui avance pourtant que (seul) le cœur de l'histoire est basé sur des faits réels... Le soldat ne sait pas ce qu'est un sternum, il apprend à tuer par étranglement comme s'il s'agissait d'un jeu entre amis durant une séquence d'entraînement un peu longuette, et il fait preuve d'une immaturité assez incroyable dans l'exécution de sa mission.</p>
<p>Mais peu à peu, c'est précisément cette incompétence, cette hésitation voire cette maladresse qui le feront sortir d'un chemin tout tracé et qui poseront les bases d'un dilemme moral formant la pierre angulaire des enjeux. Il devient humain en quelque sorte, malgré les remontrances de l'agent local (le personnage de tante Léonie n'y va pas par quatre chemin, c'est même un peu bourrin : "Himmler likes cats. Goering likes pictures. Hitler likes music. Goebbels is a wonderful father. What of it?") et ce sera le début d'un nouveau parcours, le conduisant tout droit vers un final gorgé d'une amertume tenace.</p>
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/ordre_de_tuer/.img1_m.png" alt="img1.png, mars 2023" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/ordre_de_tuer/.img2_m.png" alt="img2.png, mars 2023" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/ordre_de_tuer/.img3_m.png" alt="img3.png, mars 2023" />
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Ordre-de-tuer-de-Anthony-Asquith-1958#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1139Le Vent, de Victor Sjöström (1928)urn:md5:4ef2b25a90fdb312699f15bd4720cd862021-06-04T12:16:00+02:002021-06-04T12:16:00+02:00RenaudCinémaCinéma muetFemmeLillian GishMélodrameSableVentVictor SjöströmWestern <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/vent/.vent_m.jpg" alt="vent.jpg, mai 2021" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>La femme des sables<br /></strong></ins></span></div>
<p><ins>Le Vent</ins> appartient à la période américaine du réalisateur suédois <strong>Victor Sjöström</strong>, sous l'impulsion de <strong>Lillian Gish </strong>qui s'était depuis quelques années déjà en 1928 éloignée des productions de <strong>D. W. Griffith</strong>. <ins>Le Vent</ins> s'inscrit en outre dans les derniers temps flamboyants du cinéma muet, à l'époque où la technique avait atteint son apogée et où le parlant n'était pas encore devenu la norme. <ins>Le Vent</ins> aura enfin permis de réaliser un croisement de nombreux registres et thématiques, maniant le mélodrame sentimental autant que le western en territoires rigoureux, revisitant le drame d'une femme qui affronte les éléments 8 ans après <ins>À travers l'orage</ins>, avec cette fois-ci le vent revêtant de multiples significations à travers autant de symboles — à la tête desquelles trône la figure du cheval dans le ciel, la crinière malmenée par la tempête et ses bourrasques.</p>
<p>Une jeune femme (interprétée par la presque quarantenaire <strong>Gish </strong>sans anicroche) traverse les États-Unis pour rejoindre la famille d'un cousin dans l'Arizona. En guise d'accueil à la descente du train, d'intenses bourrasques de vent se dévoilent comme le signe annonciateur, presque prémonitoire, de ce qui suivra. Le caractère inhospitalier de cette région se manifestera de fait sous plusieurs formes, des conditions météorologiques extrêmes régnant sur ces terres arides à la femme jalouse et acariâtre de son cousin. Mais si les extérieurs s'avèrent particulièrement peu accueillants, il en sera de même lorsque la protagoniste se retrouvera plus ou moins seule dans une maison isolée de tout et exposée à tous les vents. Oublions la qualité de l'accompagnement musical et de la pellicule pas encore restaurée : à l'oppression du vent, omniprésent, s'ajoute celle du sable qui pénètre dans l'habitation par tous les interstices possibles, rendant chaque coup de balais aussi vain et dérisoire que le précédent.</p>
<p><strong>Victor Sjöström </strong>a su tirer un immense profit de ces éléments pour figurer précisément l'état d'oppression qui assaille <strong>Gish</strong>, perdue dans ces territoires à l'extrême rudesse. On est à l'opposé de la nature bienveillante et pleine de ressources qui sous-tendait <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Les-Proscrits-de-Victor-Sjostrom-1918"><ins>Les Proscrits</ins></a>, dans les montagnes islandaises (ou lapones, c'est selon). La puissance cinématographique du vent, comme une présence insaisissable invitant à la folie, est largement exploitée ici, jusqu'au climax final — l'héroïne aurait dû être punie pour son crime, en se perdant dans les sables, mais les producteurs en ont décidé autrement, et l'image de la femme unie à son amant face à la porte donnant sur les étendues sablonneuses n'est pas tout à fait désagréable. Un début de questionnement moral qui peut évoquer un autre de ses films, <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Lettre-ecarlate-de-Victor-Sjostrom-1926"><ins>La Lettre écarlate</ins></a>, réalisé 2 ans avant avec la même <strong>Lilian Gish</strong>. À l'image du cheval se cabrant dans le ciel lorsque le vent souffle, le dernier segment adopte une dimension plurivoque, laissant plusieurs interprétations possibles au vent qui enterre (ou déterre) les corps. Cette poésie de l'implacable, sur fond de vents tourbillonnants qu'on entendrait presque, est d'une grande éloquence.</p>
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/vent/.chapeaux_m.jpg" alt="chapeaux.jpg, mai 2021" />
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</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Le-Vent-de-Victor-Sjostrom-1928#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/965La Lettre écarlate, de Victor Sjöström (1926)urn:md5:c68a66876e7309d9dac421f7a0b48bc02021-05-11T17:05:00+02:002021-05-11T16:11:14+02:00RenaudCinémaEtats-UnisLillian GishMélodramePuritanismeReligionSoumissionVictor Sjöström <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/scarlet_letter/.scarlet_letter_m.jpg" alt="scarlet_letter.jpg, mai 2021" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Le secret de la scarification sous la soutane<br /></strong></ins></span></div>
<p>Le cadre dans lequel <strong>Victor Sjöström </strong>a choisi de développer son récit a subi les assauts répétés du temps et arrive à des yeux contemporains dans une forme un peu trop désuète pour que le mélodrame prenne toute son ampleur. Le village de Nouvelle-Angleterre au milieu du XVIIe siècle, rempli de protestants puritains dignes des représentations caricaturales des quakers, focalise la tension mélodramatique sur des considérations morales un peu excessives : il en faut peu pour choquer un de ces villageois, et paradoxalement, le révérend tombe bien trop facilement sous le charme de la jeune femme — quand bien même il s'agirait de <strong>Lilian Gish</strong>.</p>
<p>Dans cette charge contre le puritanisme vu comme un élément fondateur de la culture états-unienne, il faudra attendre un certain moment avant de comprendre de quelle "lettre écarlate" éponyme il s'agit : j'attendais une histoire de mots doux, de révélation manuscrite, mais pas du tout, c'est plutôt la lettre A brodée sur le torse de la protagoniste comme une punition, A comme adultère, et on retrouvera cette lettre sur le torse du révérend pénitent, marquée au fer rouge. L'humiliation de la femme adultère est très appuyée dans ce contexte, avec un secret qui sera tu jusqu'à l'ultime séquence, au prix d'une condition de martyr si l'on juge le caractère démesurément hypocrite et archaïque de cette société-là.</p>
<p>Sans trouver l'écho magnifique du mélodrame dans lequel elle jouera 2 ans plus tard (<a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Le-Vent-de-Victor-Sjostrom-1928"><ins>Le Vent</ins></a>), <strong>Lilian Gish </strong>cristallise toutefois assez efficacement l'oppression morale de son milieu, à la faveur d'un pamphlet assez virulent et d'un récit fondateur, en quelque sorte. La passion d'un côté, l'obscurantisme religieux de l'autre : même si l'étude de mœurs peut faire sourire aujourd'hui, on compte beaucoup de passages marquants en matière de supplices, entre les lourdes pancartes autour du cou et les expositions en place publique avec pieds et mains coincés entre des planches de bois. La révélation finale du A caché sous la soutane, après toutes ces années de soumission, propose aussi une lecture originale de ce renversement moral.</p>
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/scarlet_letter/.reverend_m.png" alt="reverend.png, mai 2021" />
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/scarlet_letter/.lettre_m.png" alt="lettre.png, mai 2021" /></div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/La-Lettre-ecarlate-de-Victor-Sjostrom-1926#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/967Un Mariage, de Robert Altman (1978)urn:md5:77ff5cc40c01f2a9c088baeab4a064802018-12-11T15:48:00+01:002018-12-12T13:50:29+01:00RenaudCinémaCompromissionComédieFamilleLillian GishMariageMia FarrowRobert Altman <div id="centrage"><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/mariage/.mariageA_m.jpg" alt="mariageA.jpg" title="mariageA.jpg, déc. 2018" /><img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/mariage/.mariageB_m.jpg" alt="mariageB.jpg" title="mariageB.jpg, déc. 2018" />
<br />
<span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Misères et meurtrissures du mariage<br /></strong></ins></span>
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<p>Trois ans après <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Nashville-de-Robert-Altman-1975"><ins>Nashville</ins></a> et quinze ans avant <ins>Short Cuts</ins> (pour ses incursions les plus célèbres dans le registre du film choral), <strong>Robert Altman</strong> s'adonnait encore une fois au genre qu'il semble affectionner tout particulièrement, celui qui nécessite la direction d'une troupe conséquente de protagonistes et sur lequel sa réputation s'est bâtie. Il faudrait presque inventer une nouvelle location pour <ins>Un Mariage</ins> tant l'étendue du chœur est impressionnante ici : près d'une cinquantaine de personnages se partage les deux heures de bobine de manière presque équitable, des personnages d'importance à peu près égale, s'agitant désespérément devant la caméra au cours d'une cérémonie de mariage qui n'en finira pas d'en révéler tous les travers possibles et imaginables, tout le potentiel de compromission.</p>
<p>Si l'institution est bien sûr attaquée de front et détruite dans la joie et la bonne humeur par une série de sarcasmes aussi vigoureux qu'incessants, c'est à travers la quantité incommensurable de petits arrangements induits par un tel mariage qu'<strong>Altman </strong>délivre l'essentiel de sa charge satirique. <ins>Un Mariage</ins>, c'est l'union impossible dans ses termes de la vieille aristocratie et de la nouvelle bourgeoisie, dont le caractère bancal est intronisé dès les premiers instants via une messe gâteuse donnée par un évêque mi-sénile mi-décrépi, en pleine dépossession de ses moyens. De l'église au manoir familial, la cohorte de personnages déplacera sa mauvaise foi et ses turpitudes en refusant constamment d'affronter les antagonismes naturels avec courage et de regarder la réalité en face : de la mort de la grand-mère (sous les traits charismatiques de <strong>Lillian Gish</strong>) à la nymphomanie de la sœur de la mariée (<strong>Mia Farrow </strong>totalement à l'ouest), tous refusent obstinément de constater ce qui est évident, de prendre conscience du fait accompli, de poser un regard franc sur ce qui est exposé en pleine lumière.</p>
<p><ins>Un Mariage</ins> a les défauts de ses qualités, à savoir la profusion de portraits à charge dépeignant un tableau bourgeois d'une hystérie globale assez prononcée. Mais on ne sent jamais vraiment <strong>Altman </strong>sermonner, faire la morale, ou s'embarquer dans de vaines conjectures psychologiques. Seul compte le cœur de la mécanique comique, l'hypocrisie des uns et la bassesse des autres s'assemblant dans un fatras qui vire à l'exercice de style — parfaitement maîtrisé, toutefois : l'aisance dont témoigne <strong>Altman </strong>pour naviguer à travers ce joyeux bordel est évidente, palpable. Dans ce flux de détresse et de meurtrissures, misère intellectuelle et misère affective se marient dans une symphonie magistralement et délicieusement cacophonique.</p>
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/mariage/.mariee_m.jpg" alt="mariee.JPG" style="margin: 0 auto; display: block;" title="mariee.JPG, déc. 2018" />https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Un-Mariage-de-Robert-Altman-1978#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/585