Je m'attarde - Mot-clé - Rutger Hauer le temps d'un souffle<br />2024-03-29T08:45:23+01:00Gilles P.urn:md5:53884a1dc0a56fcabb5795c6d1504dfbDotclearKatie Tippel, de Paul Verhoeven (1975)urn:md5:d951c17be29cb454433e6fa25068e99d2023-01-25T10:32:00+01:002023-01-25T10:32:00+01:00RenaudCinémaAmsterdamArgentFemmeHypocrisieMonique van de VenPaul VerhoevenPauvretéPays-BasProstitutionRutger HauerSexe <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/katie_tippel/.katie_tippel_m.jpg" alt="katie_tippel.jpg, janv. 2023" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Le propre et le sale<br /></strong></ins></span>
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<p>La période hollandaise de <strong>Verhoeven </strong>est quand même un moment particulier de l'histoire de la cinéphilie, et <ins>Katie Tippel</ins> s'y insère parfaitement après <ins>Turkish Délices</ins> et dans une filiation très naturelle avec <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Spetters-de-Paul-Verhoeven-1980"><ins>Spetters</ins></a>. Le style se reconnaît tout de suite, dans la crasse de l'univers de pauvres et de caniveaux, dans les thématiques brassées comme la sexualité abordée de manière crue ou encore les quêtes émancipatrices de figures féminines particulièrement marquantes. C'est à la fois très attendu au sein de sa filmographie, et dans le même temps entièrement appréciable, jamais décevant. Beaucoup d'approximations, de passages un peu trop bourrins, de facilités et de gros sabots, mais cela n'altère en rien le reste de la charge. Le pavé me paraît intact malgré toutes les faiblesses qu'on peut facilement identifier.</p>
<p>Le décor est posé d'emblée, comme à son habitude, par le voyage en bateau d'une famille miséreuse du XIXème siècle partie s'installer dans les faubourgs miteux d'Amsterdam. Les conditions de vie sont déplorables, la grande sœur se prostitue pour subvenir aux besoins de la famille, les vieux vicelards sont un peu partout, mais étonnamment tout cela n'enferme pas le film dans la caricature stérile et prévisible : c'est en grande partie dû au fait que <strong>Verhoeven </strong>parsème son film de moments qui désamorcent cette triste misère, au travers du comportement de l'héroïne (excellente <strong>Monique van de Ven</strong>), une jeune femme au fort tempérament qui ne se laisse pas marcher dessus, avec ses sursauts puissants de vie, ses aspirations qu'elle ne renie pas le moins du monde, et sa gouaille caractéristique, prête à envoyer chier qui ne la respecte pas. <strong>Verhoeven </strong>c'est quand même le gars capable d'insérer un plan de bite en ombres chinoises (symbole d'un violeur en puissance à ce moment-là du film) sur un mur où une femme s'amusait à faire de jolis animaux... Et ça passe très bien.</p>
<p>En plongeant dans les bas-fonds hollandais de l'époque, en faisant subir à l'héroïne la fange des conditions de travail sordides (la laverie, le magasin de chapeaux, le bordel, mais aussi le sanatorium), le discours s'articule autant autour d'une féminité bafouée prête à se venger que du pouvoir corrupteur de l'argent — comme en témoigne tout ce qui a trait à sa relation avec le personnage de <strong>Rutger Hauer</strong>. On retrouvera d'ailleurs ce même schéma dans <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Showgirls-de-Paul-Verhoeven-1995"><ins>Showgirls</ins></a> 20 ans plus tard, aux États-Unis. La survie passe par une phase d'avilissement, et le personnage de Katie est parfait pour mettre en contraste sa beauté, sous ses traits blonds et juvéniles, avec la saleté qui l'entoure. Pas du genre à se laisser faire malgré les outrages nombreux. Quelques séquences semblent sorties de nulle-part, comme la manifestation écrasée par la police, mais l'hypocrisie mondaine (le corps du pauvre est littéralement et métaphoriquement ausculté par le bourgeois) est abordée d'une manière satirique très convaincante. On pourra regretter une fin quelque peu abrupte, mais <ins>Katie Tippel</ins> restera pour moi un temps très marquant de la filmographie de <strong>Verhoeven</strong>.</p>
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/katie_tippel/.img1_m.jpg" alt="img1.jpg, janv. 2023" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/katie_tippel/.img2_m.jpg" alt="img2.jpg, janv. 2023" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/katie_tippel/.img4_m.jpg" alt="img4.jpg, janv. 2023" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/katie_tippel/.img5_m.jpg" alt="img5.jpg, janv. 2023" />
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Katie-Tippel-de-Paul-Verhoeven-1975#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1111Spetters, de Paul Verhoeven (1980)urn:md5:328f83c7b3a36f5b717845a9ecf3d5812021-11-01T23:41:00+01:002021-11-01T23:41:00+01:00RenaudCinémaArgentPaul VerhoevenPays-BasRutger HauerSexe <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/spetters/.spetters_m.jpg" alt="spetters.jpg, oct. 2021" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<div id="centrage"><span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Le sexe et l'argent<br /></strong></ins></span>
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<p><strong>Verhoeven </strong>dans sa phase hollandaise (une expérience de réalisation semée d'embûches qui le poussera à émigrer aux États-Unis) ne ressemble à pas grand-chose d'autre au cinéma, et ne serait-ce que pour ça des films imparfaits comme <ins>Spetters</ins> méritent le détour. Un avant-goût de la déflagration à venir dans <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Showgirls-de-Paul-Verhoeven-1995"><ins>Showgirls</ins></a>, un film qui a subi au moins autant de critiques en tous cas. Un film très bizarre aussi, car au-delà des maladresses de mise en scène et de scénario qui rendent l'histoire de ces trois jeunes prolos peu passionnante, il y a de très nombreuses dispositions qui retiennent l'attention, presque malgré elles. Pourquoi avoir exploité ainsi <strong>Rutger Hauer</strong>, limité à quelques apparitions dans le rôle d'une superstar de motocross ? Avec le corollaire concernant Jeroen Krabbé, dans une moindre mesure.</p>
<p>Le film baigne dans ses oppositions de principe, sa tendance au manichéisme, ses dichotomies à la truelle, et toutes ces marques de non-subtilité qui font autant son charme que le motif de son enfermement dans une case connexe au téléfilm étrange. Mais on ne s'intéresse pas à <strong>Verhoeven </strong>pour sa subtilité, c'est une évidence, plutôt pour son caractère frondeur, sa frontalité, sa crudité aussi qui font parfois oublier ses gros sabots. On retrouve deux thématiques qui font office de charpente à sa filmographie, le sexe et l'argent, c'est ce qui préside à l'existence des trois protagonistes, ce qui les unit autant que ce qui conduira à pourrir leurs relations, quel que soit le niveau social.</p>
<p>On s'amuse donc à les voir faire semblant de faire l'amour pour le prestige, s'engager dans des concours de bite pour savoir qui accostera la pulpeuse <strong>Renée Soutendijk </strong>(une vendeuse de baraque à frites très opportuniste, une présence extrêmement forte), dans une ambiance qui pourrait presque relever du conte social — la princesse et ses trois prétendants. Portrait de trois adolescents errants, déchus, roulant de désillusions en désillusions. Si je ne goûte pas à cette façon très brute de mettre en scène le suicide d'un handicapé impuissant ni à sa provocation pour montrer la découverte d'une homosexualité lors d'un viol collectif, son ton pessimiste sans être misérabiliste et tout ce travail d'explicitation dresse le portrait d'un monde inhospitalier qui n'est pas pour me déplaire.</p>
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/spetters/.rutger_m.jpg" alt="rutger.jpg, oct. 2021" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/spetters/.van_m.jpg" alt="van.jpg, oct. 2021" />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/spetters/.blonde_m.jpg" alt="blonde.jpg, oct. 2021" />
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Spetters-de-Paul-Verhoeven-1980#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/1008Osterman Week-end, de Sam Peckinpah (1983)urn:md5:96344cd41b701bc7d0471cedb40457652018-01-01T18:18:00+01:002018-01-01T19:43:47+01:00RenaudCinémaBurt LancasterDennis HopperJohn HurtManipulationRutger HauerSam Peckinpah <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/osterman_weekend/.osterman_weekend_m.jpg" alt="osterman_weekend.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="osterman_weekend.jpg, janv. 2018" />
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<span style="font-size: 18pt;"><ins><strong>Le testament du fauteuil vide : "My bet is you can't do it. But go ahead and try."<br /></strong></ins></span>
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<p>Il y a des fins de filmographies difficiles, et celle de <strong>Sam Peckinpah </strong>est particulièrement douloureuse tant elle se termine sur une note fade, d'une fadeur incroyable au regard du reste de sa carrière et de ses nombreux éclats. La mélancolie et la tristesse qui se seront dégagées de nombre de ses œuvres ont finit par prendre une dimension extra-diégétique en s'appliquant au film lui-même et non aux émotions véhiculées par son contenu. Misère, misère...</p>
<p><ins>Osterman Week-end</ins>, si l'on se tient à un premier niveau de lecture, est tout de même une œuvre globalement inintéressante, un de ces thrillers quelconques dont les années 80 nous irriguent de manière continue, en plus du cachet esthétique facilement identifiable. La trame narrative a beau être très touffue, avec plusieurs niveaux de manipulations et de vrais faux mensonges, le fond de l'affaire n'est pas des plus passionnants. Le film ne parvient pas à l'alimenter correctement en tension et la réunion de plusieurs personnages dans la maison de l'un deux, le temps d'un weekend sur fond d'espionnage et de peurs d'une infiltration communiste, ne produit pas la réaction explosive que le cocktail laissait supposer. Même le casting impressionnant rassemblant <strong>Rutger Hauer</strong>, <strong>John Hurt</strong>, <strong>Dennis Hopper </strong>et <strong>Burt Lancaster </strong>ne suffit pas — et c'est là presque un exploit. Le jeu de massacre reste vain, la sauce ne prend pas, et l'ensemble flirte dangereusement avec le téléfilm érotique marqué au fer rouge de sa décennie.</p>
<p>Le film est sans doute un peu en avance sur son temps, dans son explicitation du pouvoir de contrôle offert par la technologie et tout les détournements qu'elle rend possible : manipulation de photographies et de films, caméras incrustées dans tous les recoins d'une maison (donnant lieu à quelques fous rires, les monteurs ayant oublié qu'on ne pouvait pas faire n'importe quoi avec la vidéo issue d'une caméra de surveillance), et multiplication des écrans à foison. Mais <strong>John Hurt </strong>n'est clairement pas le Docteur Mabuse, le célèbre personnage des trois films de <strong>Fritz Lang </strong>dans les années 20, 30 (<a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Le-Testament-du-docteur-Mabuse-de-Fritz-Lang-1933">lire le billet</a>) et 60. La manipulation des images fait ici plutôt office d'écran de fumée que de véritable analyse sociétale.</p>
<p>Ce premier niveau tentant de jouer sur une inversion constante des rôles, sur l'arroseur arrosé, le manipulateur manipulé, ne fonctionne pas. Certaines répliques tombent à l'eau, à l'instar de celle-ci proférée par le personnage de <strong>Hurt </strong>: "<em>Think of them </em>(les amis du protagoniste) <em>as fleas on a dog hit by a car driven by a drunken teenager whose girlfriend just gave him the clap. It will help you sense of perspective.</em>" Le final déclamé par <strong>Rutger Hauer</strong>, à travers un écran de télévision, ne produit pas l'électrochoc tant souhaité : "<em>What you've just witnessed is, in many ways, a life-sized video game. You saw a liar talk to a killer and you couldn't tell them apart. But hey, it's only television. As you may know, television programs are just the filler between attempts to steal your money. So if you want to save some, turn me off. It's a simple movement, done with the hand and what is left of your free will. The moment is now. My bet is you can't do it. But go ahead and try.</em>"</p>
<p>On peut certes, à l'instar de personnalités comme <strong>Jean-Baptiste Thoret</strong>, y voir un aveu d'impuissance de la part de <strong>Peckinpah</strong>, à la fin de sa carrière marquée par la maladie et par une série d'échecs, entérinant le fait qu'il n'a plus sa place dans le cinéma des années 80, celui des héros "positifs", très loin des anti-héros qui ont caractérisé son cinéma. <ins>Osterman Week-end</ins> est sous certains aspects une caricature de ce qui faisait en partie le sel de son style (la course-poursuite et les ralentis utilisés sont un effroyable ratage), proche de la parodie, et se termine en effet sur l'image d'un fauteuil vide. Le sien, à n'en pas douter.</p>
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<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/osterman_weekend/.hurt_m.jpg" alt="hurt.jpg" title="hurt.jpg, janv. 2018" /> <img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/osterman_weekend/.maison_m.jpg" alt="maison.jpg" title="maison.jpg, janv. 2018" /><br />
<img src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/osterman_weekend/.hauer_m.jpg" alt="hauer.jpeg" title="hauer.jpeg, janv. 2018" />
</div>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Osterman-Week-end-de-Sam-Peckinpah-1983#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/467The Hitcher, de Robert Harmon (1986)urn:md5:7ac3133515658a2a7d818c22c195169b2013-01-01T19:53:00+01:002013-01-13T21:29:06+01:00RenaudCinémaDésertEtats-UnisPsychopatheRoad-tripRutger HauerSolitudeSérie BThe DoorsThriller <p><img title="the_hitcher.jpg, déc. 2012" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="the_hitcher.jpg" src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/hitcher/.the_hitcher_m.jpg" /></p>
<p><ins>The Hitcher</ins> est un film américain réalisé par <strong>Robert Harmon</strong> en 1986. Il a fait l'objet d'un — mauvais — remake en 2007, sous la houlette de <strong>Dave Meyers</strong>.<br />
Jim Halsey, un jeune américain originaire de Chicago, traverse les États-Unis en voiture jusqu'à San Diego, en Californie. Fatigué par cette longue route monotone (mais par ailleurs très évocatrice, en référence à <ins>Sur la Route</ins>, de <strong>Jack Kerouac</strong>, chroniqué <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/Sur-la-Route-de-Jack-Kerouac">ici</a> par <strong>Clément</strong>), évitant de justesse un accident en plein désert, il décide de prendre quelqu'un en stop. Ce personnage sombre et mystérieux, un certain John Ryder, s'avèrera être un redoutable psychopathe...</p>
<div id="centrage"><img title="auto_stoppeur.jpg, déc. 2012" alt="auto_stoppeur.jpg" src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/hitcher/.auto_stoppeur_m.jpg" /><em><br />Un pauvre auto-stoppeur sous la pluie...</em></div>
<p>Il s'agit du deuxième film dans lequel jouent <strong>Jennifer Jason Leigh</strong> (Nash, une fille rencontrée en cours de route par Jim, aka <strong>C. Thomas Howell</strong>) et <strong>Rutger Hauer</strong> (John Ryder, l'auto-stoppeur psychopathe) après le désormais culte dans son genre <ins>La Chair et le Sang</ins>, réalisé par <strong>Paul Verhoeven</strong> en 1985. <strong>Rutger Hauer</strong> avait déjà tenu des rôles inquiétants (le cardinal Roark dans <ins>Sin City</ins>, de <strong>Frank Miller</strong> et <strong>Robert Rodriguez</strong>, et surtout le célèbre <em>réplicant</em> « Roy Batty » dans <ins>Blade Runner</ins>, de <strong>Ridley Scott</strong>), des rôles envoûtants (comme celui du sculpteur bohème de <ins>Turkish Délices</ins>, ou <em>Turks fruit </em>en V.O., de <strong>Verhoeven</strong>), ou même des rôles insignifiants (une apparition dans le <ins>Batman Begins</ins> de <strong>Christopher Nolan</strong>, et dans pas mal d'autres films de <strong>Verhoeven</strong>). Mais ici, il pousse le concept de la terreur encore un peu plus loin, le psychopathe qu'il incarne faisant preuve d'un parfait sadisme et d'un jusqu'au-boutisme effrayant. Sa relation pour le moins ambiguë avec Jim participe de cette atmosphère pesante, et chacune de ses nombreuses apparitions glace le sang.</p>
<p><img title="rutger_hauer.jpg, déc. 2012" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="rutger_hauer.jpg" src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/hitcher/.rutger_hauer_m.jpg" /></p>
<div id="centrage"><em>Un duel épique entre <strong>Rutger Hauer</strong> (ci-dessus) et <strong>C. Thomas Howell</strong> (ci-dessous).</em></div>
<p><img title="jim.jpg, déc. 2012" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="jim.jpg" src="https://www.je-mattarde.com/public/RENAUD/CINEMA/hitcher/.jim_m.jpg" /></p>
<p>Le scénario est signé <strong>Eric Red</strong> ; il déclara que l'histoire lui fut inspirée par la chanson des <strong>Doors</strong> <em>Riders on the Storm</em>. Quand on songe au film réalisé par <strong>Morrison</strong>, <ins>An American Pastoral</ins> (en filigrane du documentaire de <strong>Tom DiCillo</strong>, cf. <a href="https://www.je-mattarde.com/index.php?post/When-You-re-Strange-de-Tom-DiCillo-2010">le billet correspondant</a>), la filiation devient évidente. Le désert américain y tient une place de choix, symbolique, tour à tour magnificence et oppression de la nature, théâtre du duel opposant John Ryder à Jim Halsey. Malgré l'immensité de ses étendues, le désert semble être une prison pour le protagoniste qui subit les assauts répétés du psychopathe. On notera le parallèle avec le premier (et seul vraiment bon) <ins>Mad Max</ins>, de <strong>George Miller</strong>, autre film exaltant l'hystérie frénétique d'une lutte gratuite sur des routes ensanglantées — et sorti 7 ans plus tôt. Cette gratuité vient renforcer l'identité mystérieuse de Ryder (dont on ne saura absolument rien), consacrant la terrifiante omnipotence de ce personnage magnétique et destructeur.<br />En définitive, <ins>The Hitcher</ins> a beau traîner son lot de casseroles (des incohérences et des absurdités éparses), il n'en reste pas moins un très bon thriller de série B, sobre, efficace, rigoureux, et qui semble se bonifier avec le temps.</p>https://www.je-mattarde.com/index.php?post/The-Hitcher-de-Robert-Harmon-1986#comment-formhttps://www.je-mattarde.com/index.php?feed/atom/comments/188