porte_puymorens.jpgCette balade entre dans la catégorie des randonnées envisageables le temps d'un week-end (compter 10 bonnes heures de marche), sans trop se presser, et qui laissent la possibilité de s'adonner à de longues séances photos et/ou méditation transcendantale sans considérer le temps qui passe comme une épée de Damoclès. Le départ peut s'effectuer depuis L'Hospitalet-près-l'Andorre (Ariège) ou depuis Porté-Puymorens (Pyrénées-Orientales), villages distants d'une petite dizaine de kilomètres et tous deux accessibles en train (ligne Toulouse → Latour-de-Carol).

En partant de Porté-Puymorens, l'ascension vers l'Étang de Lanoux (ou Lanòs) par le GR 107 est très agréable : plusieurs petits lacs en contrebas dans lesquels se ressource la faune locale, une pierre rougeoyante qui balise naturellement le sentier, et le Pic Carlit toujours présent dans l'arrière plan, imposant et provocateur. L'Étang de Lanoux surprend toujours par son étendue oblongue et majestueuse (2 500 m de longueur pour 600 m de largeur), ses sommets adjacents (Pédrous à 2 842 m, Coma d'Or à 2 826 m, Carlit à 2 921 m) et ses reflets turquoises dans lesquels se baignent quelques bruyantes truites. Ce qui est frappant, hormis l'énorme barrage à l'origine du lac (ou presque, puisqu'il est « seulement » responsable du doublement de sa superficie) qui rompt avec l'harmonie des paysages naturels, c'est la sérénité qui règne dans les alentours. On ne croise pas une seule personne plusieurs heures durant, et les seuls bruits qui viennent interférer avec le calme ambiant sont les sifflements des marmottes en alerte et les cris des isards et des mouflons farouches, tous effrayés par la présence d'étrangers.

lanoux2.jpg lanoux1.jpg

Une fois le Col de Coma d'Anyell (ou Coume D'Anyell) franchi, on descend l'autre versant en suivant le GR 10 et les multiples cours d'eau qui se jetteront dans l'Étang des Bésines quelques kilomètres plus loin. crocus.jpgIl y a là de nombreux endroits où passer une nuit agréable à l'abri du vent, bercé par le murmure léger et apaisant des eaux, le sol jonché d'innombrables crocus à demi-ouverts. On est tout de même rappelé à la dure réalité des nuits en montagne quand, sur les coups de 5 heures du matin, la température flirte avec le 0°C.
La seconde journée fut l'occasion de renouveler une expérience champi.jpgmalheureuse au refuge des Bésines (refuge fermé, compromettant le ravitaillement en eau ; lors de mon dernier passage, le gérant n'avait pas fait montre d'une très grande courtoisie à notre égard), rattrapée par la générosité des randonneurs qui suivirent. On redescend ensuite rapidement vers L'Hospitalet, en passant par l'Étang des Bésines qui fait pâle figure à côté du géant longé la veille, et en empruntant des sentiers escarpés, bordés de bouleaux mais assez fréquentés.