La part des anges, c'est la partie du volume d'un alcool qui s'évapore pendant son vieillissement en fût. Ken Loach nous distille son histoire, goutte à goute, de petites larmes de haine jusqu'aux plus belles perles de joie. C'est un moment savoureux comme peut-être la chaleur d'un verre de whisky qui coule doucement dans la gorge, et vous laisse le fond des yeux luisants. C'est la part réaliste de l'histoire qui m'a happé d’emblée avec la rencontre de ces jeunes délinquants qui évitent la prison de justesse, puis c'est ensuite la part de rêve drôle, amorale, et optimiste qui a pris le relais pour une vraie bouffée d'oxygène.
Vous pouvez écouter ici I'm Gonna Be (500 Miles) de The Proclaimers qui apparaît dans la BO du film. Trop bon.
une réaction
1 De Clément - 26/08/2012, 19:44
Je suis allé voir ce film hier soir. Moi aussi j'ai été happé par ses qualités. Comme toujours avec Ken Loach, le film est avant tout social, et la comédie n'est qu'un support (magnifiquement utilisé, on se tord de rire) au message. Et ce message (ce sur quoi je m'oppose à ta vision) est résolument pessimiste. Montrant tout simplement que ceux que la société a rejeté, elle ne les reprendra pas. Car quoi ? si l'happy-end donne le sourire, on ne peut s'empêcher de penser que le parcours de ces jeunes est d'un atypisme profond (tout comme l'acte qui signe le virage de leur vie), et en ce sens que les autres jeunes de Glasgow dans le même cas qu'eux n'auront aucune voie pour réintégrer la société, puisque l'atypisme est l'exception. En tous les cas, le film est excellent, et, ayant vécu 6 mois à Edimbourg, j'ai redécouvert l'univers de l'Ecosse non sans nostalgie. Ce soir, je me bois un bon whisky.