En regardant ce clip musical (plus bas dans ce billet) et ces images sur une route du Mali, je songe à ces quelques nuits chaudes dans le désert du Sahel où nous savourions avec des amis le thé traditionnel des Touaregs.

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Entre nos discussions passionnées sur le monde, et les silences qu’imposent la nuit, entre l’endroit où le soleil s’éteint et celui où il se lève, nous laissions le temps au temps. Par-delà les lueurs du feu, nous regardions captivés les gestes habiles de nos amis burkinabés qui transvasaient plusieurs fois le thé entre deux verres pour le faire mousser. Le verre servi passait de main en main. Et, la décoction des mêmes feuilles de thé donnait un goût particulier à la préparation des trois verres successifs qui nous étaient offerts. Ils prêtaient une signification à chacune de leur saveur :

« Le premier est amer comme la mort, le deuxième est doux comme la vie, le troisième est sucré comme l’amour. »


Ce retour inattendu de Bertrand Cantat au chant et à l'harmonica - s’associant le temps d’un blues avec Amadou et Mariam - est tout à la fois : doux, sucré et amer. Et, les quelques paroles répétées comme une litanie par ces trois voix puissantes, suaves ou éraillées s'incrustent facilement dans notre tête.