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Sur la Route est le roman majeur de Jack Kerouac, une oeuvre vive, fondatrice et puissante. Pour la comprendre, il faut la remettre dans le contexte de la Beat Generation, mouvement littéraire et artistique américain des années 50. Kerouac, Ginsberg (lire le poème Howl, ce coup de tonnerre paru à San Francisco en 1956) et Burroughs (Le Festin Nu, paru d'abord en France en 1962) sont trois amis qui se sont rencontrés à New-York dans les années 40. Oppressés par une société américaine conservatrice, ils aspirent très vite à un mode de vie différent, mêlant créativité artistique sans borne et liberté totale. Ils entreprennent alors une quête spirituelle, à la recherche de vies pleines, d'expériences intenses et de voyages. Ces Beatniks sont des pré-hippies, qui influencèrent directement les mouvements libertaires des années 60.

Sur la Route raconte les road-trips sans argent de Sal Paradise et Dean Moriarty, à travers les États-Unis. Ce livre relève de l'autobiographie de voyage. Sal Paradise est Jack Kerouac ; Dean Moriarty est Neal Cassidy, figure majeure de la Beat Generation et frénétique compagnon de Kerouac. On y retrouve également Ginsberg sous les traits de Carlo Marx, et Burroughs sous ceux de Old Bull Lee.

Entre 1947 et 1950, les deux acolytes entreprennent trois voyages, les deux premiers de New-York à San Francisco, le dernier vers le Mexique. L'objet de ces voyages ? La route, simplement.

« — Hi! Sal, il faut y aller et ne pas s'arrêter avant d'y être.
— Et où ça, mon pote ?
— Je ne sais pas, mais faut y aller. »

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On suit alors avec ravissement le récit de leurs aventures, de leurs nuits de beuverie dans les bars de San Francisco, de leurs trajets sur les routes droites des États-Unis. L'écriture est vive, presque automatique, et le rythme frénétique. Les situations sont loufoques, les journées sont pleines. Une fois commencée, il est très dur de s'arracher à la lecture, tant l'on goûte, le temps d'un rêve, à leur quête absolue de vie pleine et libre.