Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, chanté par Christian Olivier dans l'album Banco des Têtes Raides, est un texte écrit en 1952 par Stig Dagerman (écrivain et journaliste suédois 1923-1954) qui relève à la fois de la littérature introspective et de l'essai existentiel. Par ses approches successives sur les thèmes graves tels que la mort, la solitude, la liberté, le temps, Stig Dagerman vise à donner un sens à son existence.

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Quand un écrivain discourt sur ses états d'âmes en nous faisant sentir tout le poids de sa solitude et de sa dépression, son texte a bien des raisons d'être au premier abord repoussant. Mais cela serait malhonnête de présenter le contenu de ce texte sous cette unique et trompeuse impression, car il est aussi une réflexion articulée, sensible et logique qui manque peut-être seulement d'humour. Je ne serais probablement jamais allé au bout de la lecture de cet essai si j'avais eu le livre entre les mains, car j'attends d'abord de mes lectures qu'elles racontent une histoire, simplement une bonne histoire. Ici, ce n'est plus notre propre voix qui devient le support du texte, nous pouvons alors l'écouter d'une manière distraite ou distancière, et laisser certains passages accaparer notre attention. Je ne peux pas dire que la voix de Christian Olivier soit ici particulièrement mélodieuse, pourtant sa lecture ainsi que le rythme monotone imprimé par les musiciens sonnent juste. Comme pour mettre du baume au cœur, le dernier élan de la chanson se fait moins morose, plus joyeux, et éclaire différemment une conclusion à méditer...