vendredi 25 avril 2025

Casanova, un adolescent à Venise (Infanzia, vocazione e prime esperienze di Giacomo Casanova, veneziano), de Luigi Comencini (1969)

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Enfance, vocation et premières expériences

Le cadre et le sujet ne sont pas tellement différents mais l'ambiance s'en éloigne radicalement : Luigi Comencini reprend son observation du monde de l'enfance et de l'adolescence déjà abordée dans L'Incompris (1966) pour la prolonger dans un contexte connexe, la vie vénitienne de Giacomo Casanova au XVIIIe siècle.

Casanova, un adolescent à Venise balaie un spectre relativement large de temporalités, d'atmosphères, de tonalités, de personnages, d'institutions, de sentiments. On commence dans l'enfance miséreuse de Giacomo et on terminera sur l'adolescence s'ouvrant au libertinage après avoir un temps envisagé une vie religieuse, on navigue entre le poids du carcan familial et l'austérité des cérémonies ecclésiastiques, on aborde autant le pouvoir des apparences que celui de la séduction et du langage, on oscille entre moments franchement comiques et séquences ouvertement tragiques, violentes ou sordides — on n'est pas près de l'oublier, cette scène de trépanation malheureuse, entre autres arrachages de dents et saignées sommaires... À travers les péripéties du jeune Casanova, on passe en revue de nombreux aspects de la société de Venise de l'époque, les coutumes, la médecine, la religion, et cette hypocrisie tenace qui donne l'impression d'en structurer absolument tous les interstices. Et c'est dans cette peinture-là, sans doute, celle des mœurs vénitiennes, que Comencini réussit son meilleur coup.

Le film ne jouit pas vraiment d'une véritable structure narrative et se présente davantage comme une succession d'épisodes de la vie de Casanova, des anecdotes sélectionnées pour leurs composantes comiques, ironiques, macabres ou cruelles. L'ambiance générale est teintée de réalisme historique, c'est en tous cas l'impression dominante, et la dynamique d'ensemble est maintenue sur deux heures par des ruptures de tons régulières qui font alterner entre farce et drame de telle sorte qu'on ne sait jamais sur quel type de segment on va atterrir. Sans doute que l'ultime péripétie qui clôt le film est un peu trop abrupte, comme si on avait cherché à embrayer sur une note libertine de manière un peu trop forcée. La chronique de l'enfance baigne malgré tout dans une reconstitution singulière de l'époque, où la mort rôde près du carnaval, et où le vice pénètre toutes les apparitions érotiques des corsets compressés au maximum.

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dimanche 20 avril 2025

Désaliénation, de Camille Robcis (2024)

desalienation.jpg, 2025/04/20

Déterritorialisation de la psychiatrie Je n'avais jamais entendu parler de la psychothérapie institutionnelle avant de lire le livre de Camille Robcis, consacré à l'histoire et aux fondements de ce courant thérapeutique mettant l'accent sur la dynamique de groupe et la relation entre soignants et  […]

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jeudi 17 avril 2025

A Different Man, de Aaron Schimberg (2024)

different_man.jpg, 2025/04/07

"Oh my friend, you haven't changed a bit." Drôle de continuité entre le dernier documentaire vu, L'Homme aux mille visages, consacré à un homme aux vies multiples adaptant comportement et personnalité en fonction de la femme à ses côtés (et avec 4 femmes en même temps, grands talents de  […]

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lundi 14 avril 2025

Cocorico Monsieur Poulet, de Damouré Zika, Lam Ibrahim Dia et Jean Rouch (1977)

cocorico_monsieur_poulet.jpg, 2025/03/10

À la recherche du poulet perdu Il y a quelques années, je découvrais Divine Carcasse, un film bizarroïde de 1998 réalisé par une cinéaste belge qui observait le destin hypnotisant, surréaliste, mi-fictionnel mi-documentaire, d'une vieille Peugeot fraîchement débarquée dans un port du Bénin. Ce  […]

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jeudi 10 avril 2025

Boules de feu : depuis la nuit des temps (Fireball: Visitors from Darker Worlds), de Werner Herzog et Clive Oppenheimer (2020)

boules_de_feu_depuis_la_nuit_des_temps.jpg, 2025/02/24

À la poursuite des cratères et des (mini) météorites Werner Herzog, encore, avant-dernière (de cette série "finition des incontournables"). C'est la troisième fois que Werner Herzog et le volcanologue britannique Clive Oppenheimer collaborent de manière plus ou moins explicite et  […]

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lundi 07 avril 2025

L'Homme aux mille visages, de Sonia Kronlund (2024)

homme_aux_mille_visages.jpg, 2025/03/10

L'incroyable histoire de Ricardo. Ou Daniel. Ou Alexandre. Ou... Drôle d'objet hybride : il y a dans L'Homme aux mille visages un gros morceau de documentaire, mais on y retrouve aussi quelque chose qui relève de l'enquête (bien que le film se défende de toute dimension d'enquête journalistique,  […]

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mercredi 02 avril 2025

L’usure d’un monde, une traversée de l’Iran, de François-Henri Désérable (2023)

Le courage du peuple iranien nous explose au visage à la lecture de ce récit de voyage. Dans ce livre de François-Henri Désérable, il y a une bonne dose d’évasion et de témoignages. La concision des descriptions et la justesse dans le ton pour nous parler de ses rencontres, donnent un livre très  […]

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mercredi 26 mars 2025

Jour de ressac, de Maylis de Kerangal (2024)

Le dernier livre de Maylis de Kerangal est une enquête policière dans Le Havre. La narratrice qui est doubleuse de voix au cinéma est convoquée au commissariat parce que le corps d’un homme a été retrouvé sur la plage avec son numéro de téléphone sur un ticket de cinéma. Elle se rend donc au Havre  […]

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