jeudi 17 octobre 2024

Pianoforte, de Jakub Piatek (2023)

Le talent des pianistes, les coulisses du concours

C'est intéressant de pénétrer les coulisses du concours international de piano Chopin, apparemment légendaire, et Pianoforte jouit à ce titre d'une valeur de documentation non-négligeable sur une institution dont j'ignorais à peu près tout. Le réalisateur polonais Jakub Piatek n'a pas observé les coulisses administratives et performatives comme l'aurait fait un Wiseman, mais plutôt les coulisses auprès de plusieurs participants venus du monde entier qui évoluent à travers les différentes phases de sélection de ce concours organisé tous les 5 ans à Varsovie. Pianoforte ne dit rien sur l'événement de manière explicite ou encyclopédique et préfère en esquisser les contours en suivant un petit groupe de concurrents, quelques jeunes pianistes italiens, chinois, russe, ou polonais.

Discipline de fer, talents incroyables, le documentaire capte tout cela mais passe aussi par la case des portraits intimes, chaque participant exhibant une personnalité et une préparation bien distinctes. Certains sont accompagnés de leur professeur, et c'est notamment le cas de Hao Rao dont la relation avec cette figure maternelle de substitution est sans doute la plus creusée et la plus émouvante. Piatek a retenu sur sa pellicule de nombreuses séquences différentes, les moments qui précèdent l'entrée sur scène, les moments de détente en ville, les moments où les résultats des différentes phases sont annoncés. On navigue entre chambres d'hôtel, salles de concert, couloirs vides, et bien sûr au milieu des innombrables répétitions qui semblent baigner dans une atmosphère d'anxiété profonde. Ce concours c'est l'objectif d'une vie, une épreuve à laquelle les centaines de participants se sont préparées pendant des dizaines d'années...

Une discipline d'ailleurs régulièrement dépeinte comme un sport de haut niveau, dans les entraînements physiques exigés, dans le travail de souplesse du poignet, dans la précision des gestes. Finalement le grand gagnant (Bruce Liu, du Canada) n'aura pas fait l'objet d'un portrait au même titre que les autres pianistes suivis dans Pianoforte, conférant à l'annonce des résultats finaux une dimension tragique pour tous ceux que l'on a suivis. L'une des dernières séquences musicales est la plus marquante, en termes de montage, au travers d'une superposition de plusieurs finalistes interprétant le même morceau, accompagnés d'un orchestre, révélant les différences subtiles (aux yeux et aux oreilles des profanes comme moi en tous cas) entre eux.

mercredi 16 octobre 2024

Monday’s Ghost, de Sophie Hunger (2008)

Album étonnant par la diversité des genres qu'il explore, Sophie Hunger pouvant enchaîner un morceau très poétique et très typé Folk et une sorte de valse en allemand (sans doute les avantages linguistiques d'être fille polyglotte de diplomate suisse), avec en plus des ruptures stylistiques à  […]

Lire la suite

mardi 15 octobre 2024

A Thousand and One, de A.V. Rockwell (2023)

"I didn't want you getting chewed up like I was. I seen somebody who needed me." Il n'y a pas que le grain de l'image (naturel ou numérique selon les séquences) qui confère à A Thousand and One son cachet des années 90 : toute la structure du mélodrame à combustion lente rappelle un  […]

Lire la suite

dimanche 13 octobre 2024

Au bal des absents, de Catherine Dufour (2020)

Catherine Dufour nous raconte une histoire sur une chômeuse qui va s’encanailler avec une maison hantée. Tandis que le fandom SF, toujours à la page, se fend de chroniques lunaires avec la parution de son dernier livre de science-fiction, la lecture de Au bal des absents peut sembler à rebours. Ce  […]

Lire la suite

jeudi 10 octobre 2024

The Contestant, de Clair Titley (2023)

Enfermement, jeux concours, nudité, et téléréalité Deux attitudes sont envisageables lorsqu'on regarde The Contestant, avec deux sentiments prédominants : le rire, devant l'ampleur parfaitement improbable des événements subis avec le sourire par Tomoaki Hamatsu (mieux connu sous son surnom  […]

Lire la suite

mardi 08 octobre 2024

Les ombres de Bombay, de Abir Mukherjee (2024)

Couvrante des ombres de Bombay de Abir Mukherjee

Je ne démords pas de cette série qui semble inaltérable après cinq romans. Abir Mukherjee continue d’échafauder de nouvelles intrigues en renouvelant l’angle, le rythme et la teneur historique. Sans jamais jeter dans la description ou l’explication, les deux villes mastodontes - Calcutta et Bombay  […]

Lire la suite

lundi 07 octobre 2024

Kes, de Ken Loach (1970)

"I won't go down the pit." Déjà, le seul fait de savoir que ce film a été doublé a posteriori, dans un anglais moins rugueux, à la demande de la société de distribution / production américaine United Artists et afin de proposer une piste audio secondaire avec un accent moins  […]

Lire la suite

jeudi 03 octobre 2024

Rebel Ridge, de Jeremy Saulnier (2024)

De l’opiniâtreté dans la gestion des obstacles L'envie de se montrer généreux envers le dernier film de Jeremy Saulnier est difficile à réfréner, d'une part parce que Rebel Ridge est beaucoup mieux que Aucun homme ni dieu (son dernier film extrêmement décevant) et d'autre part parce qu'on reconnaît  […]

Lire la suite

- page 1 de 174

Haut de page