Je tiens James Sallis pour l'honneur du roman noir d'aujourd'hui.
Ce panégyrique par Jean-Bernard Pouy sur la quatrième de couverture de Bois mort a peut être joué dans la balance au moment de choisir ma dernière lecture. James Sallis serait-il au « bois mort » ce que les Flottins sont au bois flotté ? Un maître dans son art. Le polar.
Cette enquête est le premier volet d’une trilogie, bien que Bois mort puisse se lire indépendamment. L’assassinat d’un jeune vagabond pose une colle aux shérifs d’une petite ville isolée du Tennessee. La victime est retrouvée les mains liées au-dessus de la tête, un pieu planté dans le cœur.
L’affaire qui a trait aux films de Mauvais Genres pour certains quasi confidentiels et dont seuls les passionnés gardent une copie sur une cassette (on pense à «la caverne des introuvables »), est intrigante même si elle pêche à mes yeux dans son élucidation.
Ce petit regret n’est guère important car le présent de l’enquête alterne avec le passé tumultueux de John Turner que les shérifs sont venus sortir de sa retraite méritée, pour lui demander un peu d’aide. John Turner est une tête froide qui a mené une carrière de policier à Memphis, une ville toujours bien classée en termes de nombre de crimes violents. Et qui supporta onze années de prison après avoir tué son partenaire durant une mission.
Les accroches des chapitres de ce roman sont parfois exquis, un avant-goût : La vie, a dit quelqu'un, c'est ce qui vous arrive pendant que vous attendez que d'autres choses arrivent, qui, elles, n'arriveront jamais
. Quant à la noirceur, elle est parfois édifiante et plus d’une fois contrebalancée par la quête de « grâce » de John Turner, qui va trouver parmi ses nouveaux amis de vrai(e)s confident(e)s. Au bureau de police comme au café du coin, une franche histoire d’amitié se construit entre ces justiciables foncièrement sympathiques. La suite m’attend : Cripple Creek et Salt River.
Dernières interactions
Ah c'est sûr ça se cale plus facilement que les 7 heures d'un Napoléon de Gance…
05/11/2024, 23:45
Ô (émoi qui exprime une vive curiosité pour ce potentiel d’étrangeté qui ne dure…
05/11/2024, 23:13
Les mémoires de Herzog sont dans mon viseur bien entendu... Ils passeront…
03/11/2024, 08:44
De rien. Mais il va falloir faire un choix ;-) (Ou encore ——->[])
03/11/2024, 00:43
Ah ! Merci pour le rappel de la ref, j'avais bien aimé cette chronique ! :)
02/11/2024, 22:51
Une idée de lecture. Au détour d’une chronique de Laélia Veron sur le procès…
02/11/2024, 22:10