vendredi 20 décembre 2024

Un faux mouvement (One False Move), de Carl Franklin (1992)

un_faux_mouvement.jpg, 2024/12/16
"I hope you and them chickens have a goddamn heatstroke."

Avec son écriture parfois un peu grossière, on n'a pas envie de placer des espoirs démesurés dans One False Move sur la base des premières minutes. Mais s'il ne s'agit résolument pas du chef-d'œuvre incontestable du néo-noir, il faut tout de même avouer qu'il y a quelque chose de surprenant dans la tambouille qui s'opère entre tous ces ingrédients disparates pour aboutir à ce thriller constamment plongé dans des faux rythmes qui empêchent quelque situation confortable et passive (de visionnage) de s'installer. C'est un très bon point à mettre au crédit de ce film qui, en son temps, n'était à l'origine pas programmé pour une diffusion au cinéma — ce qui est très étonnant au vu du résultat.

L'introduction est sans appel : on y voit un trio de malfrats (deux gros maffieux, Billy Bob Thornton et Michael Beach, accompagnés par Cynda Williams qui ne semble pas tout à fait sûre de ce qu'elle fait ici) commettre différentes horreurs pour mettre la main sur un petit pactole de cash et de drogue. Cinq premières minutes particulièrement violentes, et marquantes. Puis c'est la fuite : un autre registre se met en place, celui de la progression presque en montage alterné, avec d'un côté les trois qui essaient de partir aussi loin que possible, et de l'autre une force policière hétérogène qui se met en place à leur trousse. Et un gros argument du film consiste précisément à mêler dans ce camp des flics des villes tout droit venus de Los Angeles et des flics des champs, représentés par Bill Paxton, aka shérif Dale 'Ouragan' Dixon, assez éloigné du monde des gros truands et davantage occupé à gérer les mauvaises histoires de ce petit coin rural de l'Arkansas.

Il y a dans cette association entre meurtres odieux et chamailleries policières un petit peu de ce qui constitue la singularité d'un film qui ne manque pas de points saillants. Paxton qui se sent progressivement dévalorisé par ses collègues de la LAPD, cette femme embarquée dans la fuite dotée d'un arrière-plan familial particulièrement fourni, ou encore quelques passages d'une violence aussi soudaine que stupéfiante (une des dernières scènes, particulièrement, ferme la boucle initiée par l'introduction sanglante). En toile de fond, on aborde la question du racisme avec précision et parcimonie, histoire de compléter cette toile décidément agréablement hétérogène faite de road movie, de chronique familiale, de thriller et de différends dans les rangs des flics.

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jeudi 19 décembre 2024

Assa (Асса), de Sergueï Soloviov (1987)

assa.jpg, 2024/12/16

Leto: Origins Assa pourrait presque être renommé "Leto: Origins", à la lumière du film plus récent de Kirill Serebrennikov qui explorait le contexte dans lequel était né le groupe de post-punk et new wave soviétique Kino, dans les moments qui ont précédé la perestroïka. Une relation de  […]

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mercredi 18 décembre 2024

Family Life, de Ken Loach (1972)

family_life.jpg, 2024/11/29

Le poids des injonctions familiales Suite de la découverte des premiers longs-métrages de Ken Loach au début des années 70 après Kes, et renouvellement du sentiment agréable de constater qu'il évoluait dans des sphères différentes de ce qu'on connaît communément de lui aujourd'hui. Les thématiques  […]

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mardi 17 décembre 2024

L'Impasse de l'amour et de la haine (愛怨峡, Aien kyō), de Kenji Mizoguchi (1937)

impasse_de_l_amour_et_de_la_haine.jpg, 2024/11/29

Une histoire d'abnégation Un film à revoir lorsqu'on disposera d'une meilleure copie. Pour l'instant c'est un exercice en soi d'entraîner le regard à passer au-delà des stries noires et autres dégradations diverses de la pellicule... En l'état, on fait du traitement d'image et du dérayage en temps  […]

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lundi 16 décembre 2024

Les Pistolets en plastique, de Jean-Christophe Meurisse (2024)

pistolets_en_plastique.jpg, 2024/11/29

Satire trash, loufoque et gratuite La gratuité et le manque de finesse de la chose en détourneront beaucoup, mais impossible pour moi de ne pas reconnaître que cette fois-ci, Jean-Christophe Meurisse m'a vraiment beaucoup fait marrer. Je pense qu'à la revoyure, Apnée me gonflerait, et Oranges  […]

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samedi 14 décembre 2024

Leni Riefenstahl, le pouvoir des images (Die Macht der Bilder: Leni Riefenstahl), de Ray Müller (1993)

leni_riefenstahl_le_pouvoir_des_images.jpg, 2024/11/29

Portrait d'une nonagénaire fougueuse Rétrospective colossale de la carrière de Leni Riefenstahl, à l'aube de sa condition de nonagénaire en 1993 (elle mourra dix ans plus tard en 2003, à l'âge de 101 ans), guidée par Ray Müller un peu comme il a pu, entre deux engueulades sur la technique  […]

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jeudi 12 décembre 2024

La Rosière de Pessac, de Jean Eustache (1968 et 1979)

rosiere_de_pessac_68.jpg, 2024/11/29

"Des Miss, y'en a partout !"   Partie 1 : La Rosière de Pessac, 1968. Gourmandise de choix confectionnée par Jean Eustache au début de sa carrière, au printemps 1968, déguisé en réalisateur de l'ORTF, en reportage dans sa ville natale près de Bordeaux pour documenter une cérémonie (des  […]

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lundi 09 décembre 2024

Nang Nak (นางนาก), de Nonzee Nimibutr (1999)

nang_nak.jpg, 2024/11/04

"Son amour était si grand que même la mort ne pouvait le rendre mortel." Curieuse histoire de fantômes thaïlandais qui se présente comme l'adaptation cinématographique d'une légende (Mae Nak Phra Khanong) appartenant au folklore local, Nang Nak n'est en réalité que le dixième ou quinzième  […]

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